CJDization

Saviez vous que le mandat (2 ans) des deux co-présidents du plus vieux syndicats d’entrepreneurs, de patrons, de France, le CJD (Centre des jeunes dirigeants) est basé sur la notion d’agilité ? Intéressant non ? reprenons, automne 2012, Agile Tour Paris, Le “projet dont vous êtes le héros agile”, une personne entre…en retard. Tout le monde est chauffé à blanc par l’atelier, on demande au retardaire de payer un tribu : des pompes ! Il s’exécute immédiatement avec le sourire aux lèvres ! première rencontre avec un JD, le vice-président du mouvement, Jérôme Lefèvre.

Viendra donc dans la foulée ce petit film en souvenir de cette intervention :

Formateur CJD

C’est le début d’une belle rencontre. Jérôme me propose de devenir le formateur officiel (celui qui figure au catalogue 2013/2014 pour l’agilité : “agilité, donnez l’initiative à vos équipes”). Pour cela je passe à mon tour une série d’épreuves (c’est de bonne guerre), et me voici validé. Comme je suis moi-même “entrepreneur” (petite boite de conseil de 9 personnes), on adhère vite (mais je n’adhère pas officiellement au CJD, je n’ai pas le droit, comme je leur fourni une prestation de formation).

Pour les JD qui liraient, voici un pitch de la formation qui est désormais dans votre catalogue :

Congrès et rencontres

Grâce à cette rencontre j’ai pu participer à plusieurs évènements : une soirée mensuelle du côté de Béziers (30 personnes), une Rencontre du réseau (300 personnes) pour laquelle j’ai animé un ball point game et donné une petite conférence, et tout récemment un congrès dans le magnifique palais des Papes à Avignon pour lequel j’ai aussi animé des ateliers (150 personnes). Bref j’ai appris à croiser ces JD (jeunes dirigeants). Ils ne sont pas du tout comme vous imaginez les “patrons” (vieux, bedonnants, contraignants, moralisants, etc.). C’est une bande de jeunes personnes dynamiques et intéressantes. Majoritairement ils ont des structures assez petites, des TPE. C’est donc souvent des gens très actifs dans la production de valeur, ou très proche de leurs équipes. D’ailleurs maintenant je fais gaffe, les ateliers ne se déroulent jamais vraiment comme d’habitude.

Et donc l’agilité ?

Et donc l’agilité est leur mot d’ordre pour les deux années en cours. Agilité ? la “notre” ? Oui et non, et oui. Oui, ils sont tout à fait alignés avec le mouvement de pensée qui nous représente dans les pensées et dans les actes : lors des rencontres évoquées, un véritable openspace agile s’est déroulé devant moi. Non, car ils abordent le sujet de façon très vaste, pour englober toute leur diversité, et donc, comme “chez nous” le mot agilité perd vite son sens. Il est tellement facile à attraper et manipuler. Cela peut arranger tellement de discours, se glisser dans tellement de conversation.

Mais oui à nouveau, car leur approche “ouverte” le permet directement de s’ouvrir à des débats bien plus larges que les misérables questions sur telle ou telle méthode, sur les guéguerres kanban/scrum, etc. On est directement dans la sociologie, dans l’ethonologie presque, notamment chez les intervenants de ces différentes conférences.

Des conférences passionnantes de prospectivistes

J’aurais noté deux conférenciers particulièrement intéressants lors de ces différents évènements. D’autant que je me retrouve beaucoup dans leurs propos. Leur premier André-Yves Portnoff est un petit homme passionnant, passionné, avec une pointe d’ironie et assez de velours dans la voix pour faire passer tous ses messages sans heurts. il prône comme nous pouvons beaucoup le faire dans l’agilité, le patron, l’entrepreneur humain, responsabilisant, soutenant, aidant ses équipes. Le “servant-leadership” par excellence. Il honnie le vautour, le dépeceur, le “courtermiste”. j’ai pu l’entendre deux fois, deux fois il abonde dans un discours proche de celui que je soutiens, en mieux, en plus réfléchis, en plus avancé.

Un interview de André-Yves Portnoff pour le CJD.

Un autre intervenant dont le discours a fait mouche, Marc Halévy. Le point clef du discours de Marc Halévy (son site web : Maran Group), c’est la grande bifurcation. Nous sommes dans un grande rupture (technologique, écologique, économique, etc.). Or on observe ce genre de grande rupture, de grande bifurcation tous les 500 ans (l’invasion des cités grecques, la fin de l’empire romain, la mutation féodale, la Renaissance, etc.). Et nous arrivons dans ce moment de grande rupture, de grande bifurcation, notre “crise” n’est que la résistance de l’ancien monde à ce passage, vive la crise. D’une économie de masses nous sommes en train de passer à une économie de niches, d’une économie de volumes vers une économie de marges, d’une économie capitalistique vers une économie humanistique, d’une économie du standard vers une économie du génie, d’une économie de productivité vers une économie de créativité, d’une économie de taille vers une économie de l’agilité, d’une économie de pillage vers une économie de frugalité, d’une économie de prix vers une économie de la valeur. C’est passionnant, et complètement dans la culture agile.

En savoir plus ? je vais lire “un univers complexe” (Oxus - 2011) et
surtout son nouvel ouvrage qui doit sortir chez Dangles en octobre 2013
“Prospective 2015-2025 - L’après-modernité” .

Bref, je suis en voie de CJDization.